Contexte
« Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer ! »
Quand des adultes répètent ça sans cesse, c’est en général que ce n’est pas le cas. Ils le disent pour se convaincre autant qu’ils tentent de nous convaincre. Nous entrons, chacun accompagné d’un adulte, dans la maison qui nous a été respectivement attribué. Pas un mot ne sort de nos bouches, notre peur et nos sanglots nous empêchent de le faire. De toute façon il n’y a rien à dire…
Nouvelle explosion. C’est la raison pour laquelle nous fuyons : Naito, une planète de grande envergure, à déclarée la guerre à notre planète, Kalypse, pour une histoire de territoire ou que sais-je encore. En conséquence, la plupart des adultes ont pris une grave décision ; envoyer leurs enfants sur la planète Terre. Car même si la Terre n’est pas réputée pour être une des planètes les plus prospères, c’est sur celle-ci que nous passerons le plus inaperçus. Les humains ne sont pas très perspicaces, il paraît ! Tout le monde était contre cette idée envisagée par les personnes âgées quand la guerre a débuté. Mais au bout de huit mois sanglants, sous les bruits assourdissants des explosions et des rafales, sous les conditions de vie rapidement devenues déplorables, beaucoup d’entre eux ont changé d’avis et ont fait ce sacrifice d’abandonner le fruit de leur amour sur une planète inconnue. Alors les enfants se sont préparés, ont écoutés patiemment les recommandations des adultes, et aujourd’hui sont là, à dire adieu, se demandant s’ils rentreraient un jour à la maison… Pour l’instant, leurs maisons seront dans ce village, qui sera déplacé sur Terre dans peu de temps. Ce patelin a été construit durant la guerre et protégé par les pouvoirs des adultes pour cette occasion. Mais les enfants ne seront pas seuls dans ce village ; les parents, paniqués, ont demandés à certaines personnes plus matures de les accompagner dans leur voyage, pour les aider à s’adapter. Alors pourquoi ces personnes plutôt que d’autre ? Même nous ne le savons pas. Peut-être que leurs pouvoirs sont moins utiles en temps de guerre ou qu’ils ne peuvent pas se battre… On en sait rien, mais ça n’a pas d’importance, car ça nous rassure qu’ils soient là pour prendre soin de nous.
Nous avons tous rejoint nos habitations à présent mais il faut faire vite, les tirs se rapprochent de notre cachette. Nos parents sortent de la zone dans un dernier au revoir et tapent sur un boîtier des coordonnées qui nous permettront de nous échapper. Nous disparaissons. Quelques minutes dans un silence de mort entrecoupé de sanglots étouffés plus tard, un tremblement qui se propage dans tout le village nous indique que nous sommes réapparût. Personne n’ose bouger. Nous ne voulons pas voir ce qui nous attend dehors. Des milliers de questions tournent dans les têtes. « Comment vont mes parents ? ». « Vont-ils s’en sortir ? ». « Et nous, allons-nous survivre ? ». Et surtout : « Où sommes-nous exactement ? ». Même les plus vieux sont effrayés, mais ils ouvrent finalement les portes des maisonnettes. Nous allions bientôt pouvoir répondre à cette dernière question…